Monsieur le ministre, depuis maintenant huit mois, vous travaillez d'arrache-pied à ce grand et formidable chantier de la refondation de l'école. Votre énergie et votre détermination portent leurs fruits. Nous le voyons sur les recrutements, où en seulement neuf mois vous avez réussi à redresser la barre, cette barre à laquelle d'autres avant vous s'étaient essayés mais avaient essuyé des échecs. Je tenais avant toute chose à vous en féliciter.
Je souhaitais également vous interroger au sujet des rythmes scolaires dans le département de La Réunion. Beaucoup a été dit ces derniers temps – ces derniers jours, même – sur les rythmes scolaires, qu'il s'agisse de la durée de l'année, de la longueur de la semaine ou encore de la lourdeur de la journée. Beaucoup a été dit, mais tout n'a pas été dit.
Chaque année, sur l'île de La Réunion, nous avons un débat sur ce qu'on appelle le « calendrier scolaire climatique », c'est-à-dire sur la question de l'adaptation du calendrier scolaire national aux réalités climatiques, aux différences de rythme des saisons entre l'hémisphère Nord et l'hémisphère Sud.
C'est un serpent de mer qui revient avec les grandes chaleurs des mois de janvier, février et mars. Il s'agit là d'une vraie question, qui mérite toute notre attention, parce qu'elle joue de manière directe sur la capacité de notre système scolaire à créer les conditions de la réussite de tous les élèves.
Actuellement, La Réunion dispose d'un calendrier scolaire légèrement modifié, avec quatre semaines de vacances en décembre et janvier, tout en gardant les grandes vacances pendant les mois de juillet et août. Cela signifie deux rentrées scolaires pour les élèves réunionnais et une interruption de la scolarité de quatre semaines en plein milieu de l'année. Le calendrier actuel ne permet donc pas l'alternance, pourtant recommandée pour l'apprentissage des enfants, de sept semaines de cours et deux semaines de repos tout au long de l'année.
C'est un dossier d'une grande complexité, qui appelle une réflexion globale, sereine et apaisée ; il implique des réponses concertées et partagées ; il demande aussi, bien évidemment, du courage.
Nous connaissons tous votre volonté de traiter des dossiers qui, peut-être parce qu'ils sont compliqués et sensibles, n'ont pas été examinés avec toute la considération qu'ils méritaient. Nous connaissons tous votre volonté d'ouvrir tous les débats qui pourraient être dans l'intérêt de l'élève.
Monsieur le ministre, ma question est donc très simple : avez-vous prévu, au travers de la réforme globale que vous avez lancée sur les rythmes scolaires, d'approfondir la réflexion de l'éducation nationale sur la question spécifique du calendrier climatique dans le département de La Réunion ?