Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 12 février 2013 à 11h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Yves le Drian, ministre de la défense :

Je ne partage pas cette analyse, car la Misma – puis, souhaitons-le, la Minuma – doit prendre le relais de la présence française. C'est elle qui donne sa dimension internationale à l'opération, de même que la prolongation de la résolution 2085 des Nations unies. La France intervient, je le rappelle, en application de l'article 51 de la Charte des Nations unies, à la suite de la demande du président du Mali.

Quant à la mission européenne, elle a été initiée, à ma demande, bien avant l'intervention de nos troupes. Lors de la dernière réunion formelle des ministres de la défense de l'Union européenne, qui s'est tenue fin septembre sous la présidence chypriote, j'avais en effet averti mes homologues européens des menaces pesant sur le Mali, qu'ils avaient complètement sous-évaluées. Il a fallu ensuite trois mois pour élaborer un accord, même si celui-ci a été acquis à l'unanimité. En outre, je le répète, nous n'avons aucune difficulté à réunir le bon nombre de formateurs – ils seront même plus nombreux que prévus –, les interrogations ne portant que sur la force de protection de la mission EUTM-Mali. Cela étant, je ne suis pas inquiet : dans ce domaine, nous parviendrons à un résultat. Plusieurs pays européens réfléchissent à une éventuelle participation.

En tout état de cause, la France reste la nation-cadre de la mission EUTM. Elle fournira ainsi environ le quart des 350 formateurs, sur un effectif total de 495 hommes.

Par ailleurs, les Européens continuent à nous apporter une aide logistique qui, pour eux, représente un coût non négligeable. Ainsi, deux jours seulement après le début de l'intervention, un transporteur C-17 britannique a entamé un cycle de rotations permanentes qui se poursuit aujourd'hui. Le ministre de la défense britannique a d'ailleurs prévu de se rendre lui-même à Bamako demain. De son côté, le ministre polonais m'a promis hier la fourniture de matériel pour les forces maliennes et de leur transport.

Les discussions diplomatiques ouvertes aux Nations unies doivent définir les contours de l'opération de maintien de la paix et des soutiens logistiques qui pourront lui être apportés. Pour l'instant, cette opération se donne trois objectifs : garantir la sécurisation du territoire aussitôt qu'il aura été libéré ; permettre l'organisation d'élections, le 31 juillet au plus tard ; rétablir l'État de droit dans l'ensemble du Mali. Les armées maliennes, dont la formation doit se poursuivre par vagues jusqu'à la fin de l'année, prendront ensuite le relais des forces africaines.

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