Je tiens ses propos à votre disposition. Elle est de votre parti politique et je loue son courage et son honnêteté. Mais les élections, malheureusement, n'étaient pas loin.
Je formulerai, monsieur le ministre, quatre voeux. Tout d'abord, il faut admettre l'évidence que le SNIT est excessivement prodigue mais aussi incomplet, et qu'il doit à la fois abandonner des projets inutiles et en intégrer de nouveaux, plus urgents et d'un plus grand intérêt public. À défaut, les finances de l'État seraient rattrapées par des évidences oubliées dans ce document.
En second lieu, il faut accorder la priorité aux usagers et au principe d'égalité territoriale, de façon à privilégier les projets qui touchent le plus grand nombre – la régénération des réseaux, en particulier celui d'Île-de-France – sans oublier les territoires enclavés. Il ne faut pas pérenniser la fracture territoriale. Je pense que la notion d'aménagement du territoire a du sens en matière de transports.
En troisième lieu, il m'apparaît important que ce dossier soit également abordé par le biais des budgets et non simplement par celui des projets, afin de le confronter à l'épreuve de vérité de son financement. Beaucoup de nos collègues ont reçu les promesses, gratuitement, sans avoir toujours les moyens de participer au financement, qui ne leur a pas encore été demandé. Il conviendra de clarifier la capacité contributive des collectivités locales.
En quatrième lieu, nous devons ajuster ce SNIT, beaucoup mieux que par le passé, aux priorités de programmation de l'Europe. Comme vous l'avez dit, le Gouvernement a obtenu une substantielle augmentation du budget ; il serait heureux que les priorités convergent pour tirer le meilleur parti des financements européens.
Enfin, en ce qui concerne les projets qu'il vous paraîtra opportun de différer ou de renvoyer à la glorieuse incertitude de l'avenir, je formule le souhait que nous ne nous interdisions pas, dans l'intervalle, d'en étudier d'éventuelles variantes moins coûteuses, qui pourraient permettre leur réalisation plus rapide. Avec le SNIT, on nous a imposé des projets d'en haut, avec telle technologie ou telle vitesse, sans qu'il soit possible à aucun moment de les étudier, de les contester ou de considérer des variantes permettant une réalisation plus rapide. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)