Intervention de Alain Rodet

Séance en hémicycle du 28 février 2013 à 15h00
Débat sur l'avenir des projets d'infrastructures de transport

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Rodet :

Tout cela s'est déroulé sous le regard vigilant d'un garant de la concertation qui a exigé, dans toute cette procédure, un haut degré de qualité et d'expertise.

Comment boucler le financement de ces projets bien avancés ? En ce qui concerne l'axe Poitiers-Limoges, que je connais le mieux, les collectivités locales sont prêtes à prendre leur part de l'effort, ce qui n'a pas été le cas pour les collectivités locales traversées par les premières lignes de TGV. Mais notre devoir est aussi de répondre présent face à un si grand enjeu.

Je ne veux pas en appeler aux mânes de Franklin Roosevelt en janvier 1934 dans une Amérique désespérée par l'étendue d'une crise financière – déjà ! – ni même aux Saint-Simoniens, aux frères Pereire et à leur crédit immobilier, ainsi qu'aux grands visionnaires tels Paulin Talabot et Michel Chevallier qui, à la fin du XIXe siècle, créaient chaque année des milliers de kilomètres de voies ferrées.

Évidemment, l'énorme stock de dettes du pays se dresse devant nous, tel un mur infranchissable. À ceci près qu'en trois ans, de 2008 à 2011, notre système bancaire et financier s'est mis en drapeau. Sans être exhaustif, pensons simplement à ce que représente l'affaire Dexia pour les finances publiques françaises mais aussi belges et luxembourgeoises : entre 16 et 17 milliards d'euros !

Écoutons aussi les nouveaux dirigeants de Crédit Agricole SA qui, avec courage, reconnaissent que ce qu'on appelait pudiquement de fortes dépréciations d'actifs sur les opérations de la banque aux États-Unis et en Grèce sont en réalité des pertes sèches qui peuvent atteindre 10 milliards d'euros. Pensons aux épargnants français qui se sont laissés abuser par l'émission des titres Natixis et qui ont perdu 95 % de leur petite épargne.

Il y a le mauvais endettement qui consiste à rembourser une dette antérieure en contractant une dette nouvelle. Mais il y a aussi l'endettement qui finance l'avenir et l'accroissement du patrimoine de la nation dont les infrastructures publiques font partie. Valoriser les territoires, créer de la vraie valeur et de la richesse concrète, c'est dans cet esprit que nous souhaitons voir la commission Duron mener ses travaux.

Je veux dire à nos collègues du groupe UDI qu'ils ont eu raison d'ouvrir ce débat, mais qu'un peu plus d'objectivité de leur part aurait permis de l'aborder avec plus de réalisme et de bon sens. Il aurait ainsi été plus porteur pour l'avenir et plus fécond.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion