Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, la question que nous abordons ce soir est au coeur des préoccupations de nos concitoyens. Chaque jour, dans nos circonscriptions, nous sommes interrogés, quel que soit notre bord politique, sur la question des échanges internationaux.
La France est une grande nation exportatrice. Pour autant, son commerce extérieur s'est fortement dégradé au cours des dix dernières années. Il y a dix ans, notre balance commerciale était excédentaire ; elle est aujourd'hui largement déficitaire. Le défi lancé à nos chefs d'entreprises, et au-delà à tous les salariés français qui portent l'excellence du savoir-faire national et en particulier du savoir-faire industriel, touche à la réciprocité du commerce international, et au juste échange. Cette notion est issue de réflexions menées par des économistes et des hommes politiques français. Elle a été promue par le Président de la République, François Hollande, qui en a fait un de ses axes de campagne. Il en a également fait un axe de la réorientation de la politique européenne qu'il a souhaité engager depuis qu'il est chef de l'État.
Nous souhaitons donc la réciprocité et le juste échange. Cela revient aussi, j'y insiste, à soutenir le savoir-faire français, le made in France, ce que vous avez appelé, madame la ministre, la « marque France ». Avec plusieurs de vos collègues, vous avez lancé il y a quelques jours une opération autour de cette « marque France ». Je veux insister sur ce point, car c'est aussi un moyen de réaffirmer notre confiance dans nos capacités exportatrices.
Permettez-moi d'insister également sur la stratégie globale du Gouvernement, au-delà de la réciprocité et du juste échange. Cette stratégie vise à renforcer la compétitivité de nos entreprises. Nous devons poser des conditions pour que le juste échange soit respecté, mais il nous faut aussi renforcer la compétitivité de nos entreprises. Le constat dressé par Louis Gallois dans son rapport présenté au Président de la République à la fin de l'année 2012 s'est immédiatement traduit par des décisions courageuses, prises par le Gouvernement dans le cadre du pacte de compétitivité : la mise en place du crédit d'impôt compétitivité emploi, la création de la Banque publique d'investissement, le soutien à certaines filières et à certaines entreprises intermédiaires, le maintien et le renforcement du crédit d'impôt recherche… Toutes ces mesures ont lancé une dynamique de compétitivité pour nos entreprises.
Il faut le juste échange et la réciprocité dans les marchés publics. Il faut surtout que l'Union européenne nous entende sur ce point : c'est l'objet de cette proposition de résolution. Il ne faut pas s'arrêter là, mais également restaurer la compétitivité de nos entreprises. C'est ce que le Gouvernement a décidé de faire.
Comme l'a dit le Président de la République, l'Europe doit être ouverte, mais elle ne doit pas être offerte. Il ne faut pas que l'Europe soit naïve. Dans la compétition économique internationale, qui s'apparente parfois même à une guerre économique entre les continents et les ensembles économiques, l'Europe doit aussi savoir se protéger. La protection de notre industrie, de notre appareil de production, de nos salariés et de notre savoir-faire est nécessaire. Le mot « protection » n'est pas un vilain mot ! À nous de montrer que l'on peut se protéger, se défendre, mais aussi innover, investir, créer, défricher de nouveaux marchés et exporter plus et mieux. C'est ce que nous allons faire, grâce au pacte de compétitivité proposé par le Gouvernement. Nous le ferons d'autant mieux, madame la ministre, si la réciprocité commerciale est effectivement assurée, notamment sur les marchés publics, et plus largement si un échange plus juste est mis en place à l'échelle internationale entre les grands ensembles économiques. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)