Apposer la devise de la République sur la façade des écoles ne pose pas de problème en soi. Cependant, le débat va plus loin : vous allez rechercher, avec ce texte, un clivage sur les valeurs de la République. Vous n'allez pas vous contenter du triptyque « Liberté, Égalité, Fraternité », mais ajouter, par exemple, l'égalité entre les hommes et les femmes ou la laïcité. Nous partageons bien sûr les valeurs de la République, mais il n'est pas nécessaire, de notre point de vue, de les détailler dans un texte, sauf si l'on veut créer des divisions.
En outre, l'école est-elle uniquement républicaine ? N'y a-t-il droit de cité, au sein de l'école, que pour la République ? Je pose ici la question de la place des familles. Pour certains, il y a égalité parfaite entre l'école et la République. Telle n'est pas ma conception : j'estime que les familles préexistent à l'État et à la République et qu'elles ont toute leur place au sein de l'école. Je ne voudrais pas que l'imposition de la devise républicaine signifie une exclusion des familles. Nous devons avoir un débat : dans ce texte, parle-t-on d'école de la nation – la nation comprend tant les familles que la communauté formée par la République – ou parle-t-on, comme je le crains, d'une école strictement républicaine ? Ce sont là des visions divergentes.