Avis tout à fait défavorable. Ces amendements révèlent une différence de conception qui devra faire l'objet d'un débat en séance publique. L'orientation précoce – qui est en fait une sélection – est une erreur socialement pénalisante. Dans tous les systèmes éducatifs efficaces, l'orientation est tardive – c'est-à-dire postérieure à l'âge de la fin de scolarité obligatoire –, ce qui n'empêche pas le recours à des pédagogies adaptées aux différents élèves. Je rappelle en outre que le pré-apprentissage pour les jeunes d'au moins quinze ans, qui concerne environ 7 000 jeunes par an, n'est pas remis en cause.
Le texte du projet de loi témoigne d'une volonté de maintenir le collège unique. Il y a du reste une contradiction flagrante entre l'ambition d'assurer à tous les élèves l'acquisition du socle commun de compétences, de connaissances et de culture et l'éjection d'une partie d'entre eux avant la fin du collège.