Comparaison n'est pas raison, monsieur Apparu ! Vous comparez les réalités d'aujourd'hui avec celles d'il y a vingt à trente ans, mais combien y avait-il d'élèves par classe à l'époque ? Quel était alors l'état des lycées technologiques et professionnels ? De nouvelles filières n'ont-elles pas été créées ? Les territoires n'ont-ils pas évolué ? Faudrait-il se contenter de trois quarts ou de quatre cinquièmes de professeur dans les territoires ruraux ? Faudrait-il fermer systématiquement les classes en dessous d'un certain seuil ?
Monsieur Reiss, vous n'avez pas augmenté les salaires des enseignants pendant dix ans : ils ont été gelés. La seule manière que vous ayez trouvée pour accroître leur pouvoir d'achat, c'est de leur faire faire des heures supplémentaires. Mais tout travail mérite salaire : que des heures supplémentaires soient payées me semble la moindre des choses ! Certes, il convient d'aller vers une revalorisation des salaires des professeurs ; mais, comme disait Mendès-France, gouverner, c'est choisir – et vu l'état dans lequel se trouve notre pays, nous avons choisi de répondre à la problématique du chiffre.
Puisque vous le voulez, soyons précis : en Seine-Saint-Denis, le lundi 12 février, 212 classes de primaire étaient sans enseignant, parce que la totalité des moyens de remplacement avaient déjà été mobilisés. Voilà la réalité des chiffres, et c'est à cette réalité-là que répond le projet de loi !