Intervention de Bruno Le Roux

Séance en hémicycle du 31 juillet 2012 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2012 — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Le Roux :

Ce projet de loi de finances rectificative a permis au Gouvernement et à la majorité de tenir les engagements qui ont été pris devant les Français, et cela sans tarder, dès le début de la session extraordinaire, par un texte dont je comprends qu'il vous ait posé problème : sans que vous ayez eu le temps d'en faire l'analyse et d'y réfléchir, ce texte vous met face à tous les échecs de votre quinquennat, face à ce que tous les Français ont condamné ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Ce texte vous confronte à l'échec qui a été le vôtre pendant cinq ans en matière d'emploi. Dès le premier été, alors que le chômage était pourtant déjà beaucoup trop fort, vous n'avez pas écouté ceux qui, sur ces bancs – qui étaient alors l'opposition –, vous disaient qu'il n'était pas raisonnable de vouloir privilégier les heures supplémentaires quand beaucoup trop de Français cherchaient déjà du travail. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Quand la crise est arrivée, vous n'avez rien voulu changer, et c'est l'une des raisons majeures de votre échec lors des dernières élections.

Je ne reviens pas sur ce que j'ai dit, sur ce serment que vous avez fait – je ne cite même pas le lieu où il a été prêté – de ne jamais abandonner, durant cinq ans, les plus privilégiés. Jamais vous n'avez manqué à ce serment. Pas une seule fois ! Pour la première fois, dans cette loi de finances rectificative, nous sommes revenus sur cet accord que vous aviez passé avec les plus privilégiés, institutionnalisant leurs privilèges et n'y revenant à aucun moment, même quand les Français étaient le plus en difficulté.

Là encore, nous avons fait ce que nous avions dit pendant la campagne électorale. Je comprends que vous soyez, aujourd'hui, dans une position difficile à devoir assumer des décisions que vous pouvez, d'ailleurs, individuellement regretter. M. Mariton a bien montré, dans la première partie du débat, la difficulté d'assumer certaines décisions que, pourtant, vous n'avez jamais rechigné à voter pendant cinq ans, même si, aujourd'hui, vous souhaitez faire état de votre désaccord sur certains points. Vous avez été la majorité des injustices ; nous sommes, aujourd'hui, la majorité qui rétablit l'équilibre républicain, la contribution de chacun à l'effort nécessaire. Je souhaite assumer cela dès ce début de législature, car c'est l'engagement que nous avons pris devant les Français. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)

Pour le reste, je me permets de vous dire qu'à session comparable, celle-ci a été exactement la même que celle de 2002, date de la précédente alternance que nous ayons connue dans cet hémicycle. À une demi-journée près, nous avons siégé pour la même durée, nous avons étudié autant de mesures que vous en aviez proposées. La différence par rapport à 2007 tient à une méthode nouvelle. Nous entendons, aujourd'hui, faire des lois qui aient été travaillées, discutées et partagées. Nous entendons faire en sorte que ce pays, qui a été divisé pendant les cinq dernières années, soit capable de se rassembler autour de la réforme et du progrès. C'est notamment l'enjeu de la conférence sociale mise en place par le Gouvernement. À la rentrée, vous trouverez bien d'autres occasions d'exprimer votre conservatisme, parfois même votre côté réactionnaire, dans les projets qui seront défendus par la majorité. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)

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