Vous me permettrez, chers collègues, de ne pas avoir le même avis que mon collègue Alexis Bachelay.
Monsieur le Premier ministre, mercredi dernier, vous avez fait part aux élus de vos derniers arbitrages sur le Grand Paris Express. Vos déclarations soulèvent en réalité plusieurs questions et remettent gravement en cause l'équilibre du projet.
En premier lieu, la desserte de l'aéroport international Charles-de-Gaulle et le développement du pôle de Roissy ne sont plus assurés. Or les enjeux de développement économique et social du Grand Roissy liés à la construction du métro automatique sont majeurs avec le désenclavement des villes et des quartiers et l'amélioration du quotidien de 500 000 habitants ; l'engagement de 6 milliards d'euros d'investissements privés et la création de 100 000 nouveaux emplois, de tous niveaux de qualification ; la confirmation, que vous semblez oublier, du rôle moteur du Grand Roissy dans le développement de la région capitale.
Le pôle d'Orly, autre aéroport francilien, n'est pas davantage prioritaire, non plus que celui de La Défense, renvoyé après 2025.
En fait, aucune ligne n'est prioritaire officiellement, certaines auront un métro réduit, d'autres un métro léger, d'autres encore un système de tram-train. Sans le dire, vous privilégiez la ligne rouge en rocade qui, elle, aura droit à un dispositif massif avec rames et quais allongés.
En second lieu, votre calendrier est inquiétant : dire en 2013 qu'on n'aura pas fini avant 2030 signifie en réalité que certaines gares seront reliées dans vingt ans ! Comment, dans ces conditions, faire signer ou assurer des contrats de développement territorial et donner confiance aux investisseurs ? Nous sommes d'autant plus inquiets que le Gouvernement reconnaît lui-même qu'après 2020 l'équilibre du financement ne sera plus assuré.
Dans ces conditions, votre nouveau Grand Paris n'atteindra jamais l'objectif de placer l'Île-de-France au sommet des métropoles mondiales sur le plan de la croissance et de l'attractivité, alors que notre pays souffre et que chaque jour perdu aggrave la situation économique de la France.