Le Président de la République a souhaité porter une priorité, la jeunesse et l'éducation, à travers la refondation de l'école.
C'est un moment important et très attendu par les Français et soyez certain, monsieur le ministre, que nous sommes mobilisés à vos côtés pour réussir cette réforme dans l'intérêt des élèves, donc du pays tout entier.
La refondation de l'école, c'est non seulement un projet pour remettre l'éducation nationale, l'école de la République au coeur de nos priorités, mais aussi un projet de société destiné à la transformer, dans l'esprit de justice, d'égalité et de solidarité qui nous anime.
C'est une étape majeure que nous entamons aujourd'hui, au service et dans l'intérêt des enfants, des enseignants mais aussi des parents.
À travers ce projet de loi, nous allons sortir, enfin, des années noires de l'éducation, où une conception fondée sur la répression, la stigmatisation et la marchandisation des savoirs tenait lieu de principe. Nous avons une conception de l'éducation bien différente de celle de la majorité précédente, une conception où les mots de confiance, solidarité, laïcité ont un sens.
Les chiffres et les faits sont têtus sur le désordre que vous avez laissé au sein de ce magnifique ministère, mesdames, messieurs de l'opposition. Qui a supprimé 80 000 postes dans l'éducation ces dix dernières années si ce n'est vous ? Qui a dévasté la formation des enseignants ? Toujours vous ! Qui a supprimé les réseaux d'aides offrant aux plus fragiles le soutien dont ils avaient besoin ? Encore et toujours vous !
Or l'école de la République s'est construite au fil des années comme le creuset du vivre ensemble. Elle est la promesse républicaine de la réussite de tous et de l'égalité des chances. Depuis toujours, la France entretient un rapport étroit avec son école, un rapport souvent passionné tant l'école joue un rôle majeur dans la formation citoyenne de chaque enfant. En conduisant la refondation de l'école, nous renouons avec l'identité républicaine de la France.
Votre projet de loi, monsieur le ministre, répond à de multiples besoins pour retrouver le chemin de l'égalité et de la réussite : la priorité au primaire, la lutte contre le décrochage scolaire, le dispositif « plus de maîtres que de classes », des investissements lourds pour l'école numérique dans les zones rurales, le rétablissement d'une véritable formation initiale des enseignants.
L'ancienne majorité avait sabordé un point essentiel de la réussite de l'école de la république : la formation de ses maîtres. Peut-on citer un seul métier que l'absence de formation peut néanmoins permettre d'exercer dans de bonnes conditions, sans en avoir les codes ?
Réforme conduite pour faire des économies, elle n'aura réussi qu'à éloigner celles et ceux qui voulaient devenir les instructeurs de la République. Nous savons fort bien qu'un enseignant qui n'a pas lui-même appris à apprendre à lire, écrire ou compter se trouvera fort dépourvu des techniques nécessaires pour venir en aide à un enfant en difficulté.
Vous n'avez pas mesuré à quel point la suppression de la formation des enseignants a conduit à une véritable dégradation de l'école. Avec la création des écoles supérieures du professorat et de l'éducation, nous allons remettre au coeur de nos priorités la pédagogie, l'art d'éduquer et de transmettre le métier d'enseignant.
Enseigner aujourd'hui, c'est animer une classe et prendre en considération les élèves en difficulté en construisant pour eux des parcours et des projets individualisés.
L'amour du métier permettra de susciter à nouveau des vocations, et c'est déjà le cas cette année. Le nombre d'inscriptions au concours 2014 de recrutement des enseignants a augmenté très fortement. En outre, la mise en place de 18 000 emplois d'avenir « professeur » d'ici à 2015 permettra de susciter des vocations nouvelles au métier d'enseignant.
Revaloriser le métier d'enseignant, l'ouvrir à l'ensemble des classes sociales de ce pays, construire une culture professionnelle partagée, restaurer la confiance en l'avenir, c'est ouvrir à coup sûr le chemin de la réussite de tous les élèves.
Enfin, l'école de la République doit instruire mais aussi éduquer, transmettre des valeurs, celles de la République. Chacun d'entre nous doit être engagé pour que l'école soit le pivot de notre devise républicaine : liberté, égalité, fraternité. À ce titre, je suis un fervent partisan du fait que, sur chaque fronton des écoles publiques, nous puissions afficher notre devise…