Intervention de Vincent Peillon

Séance en hémicycle du 12 mars 2013 à 15h00
Refondation de l'école de la république — Discussion générale

Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale :

…– c'est d'ailleurs lui qui avait recommandé de revenir sur les cinq compétences – et il a lui-même demandé une évolution. En effet, depuis quelques années, un très mauvais principe prévalait en matière d'évaluation : le prescripteur et l'évaluateur ne faisaient qu'un – c'était le Haut conseil de l'évaluation de l'école – et ce n'était pas une bonne chose.

Désormais, il y aura, d'un côté, un Conseil supérieur des programmes, qui sera indépendant et composé de personnalités qualifiées – je vous rappelle que le Haut conseil de l'évaluation était nommé uniquement par des personnalités politiques – et, de l'autre, une évaluation indépendante. C'est d'ailleurs parce que je souhaite une évaluation indépendante que j'ai fait publier l'ensemble des rapports de l'inspection générale.

Votre interrogation sur les cycles est justifiée, mais c'est précisément parce que nous avons réfléchi aux dérives qui ont touché notre école maternelle, qui est une grande fierté française, que nous avons voulu lui redonner son identité spécifique. Cette identité spécifique – je le dis à l'intention de Marie-George Buffet – tient aussi à l'accueil des plus petits. En ce domaine, nous ne visons pas, comme je l'ai entendu dire, la systématisation. Nous offrirons, là où nous le pourrons et là où ce sera le plus utile – c'est-à-dire pour les enfants les plus en difficulté –, un accueil précoce, dans des conditions adaptées.

S'agissant du cycle, c'est en revanche une avancée très importante que d'être capable, dans la logique qui est la vôtre, de construire une liaison obligatoire entre l'école primaire et le collège – je note en passant que, s'agissant du rôle des directeurs d'école, il faudrait que vous choisissiez entre l'école comme établissement autonome et l'école du socle, les deux étant contradictoires. C'est une avancée concrète extrêmement importante, car elle permet d'enjamber un point de rupture majeur du système.

Il n'est pas juste de dire que nous n'avons pas abordé la question de la sécurité. Nous l'avons abordée dans les actes, d'abord, par le nouveau métier, mais aussi par la délégation, et je considère que c'est un sujet essentiel.

Il en va de même de l'orientation : offrir un parcours d'orientation et d'information à tous les élèves, c'est fondamental, car c'est la responsabilité de notre école que de permettre à tous les enfants, quel que soit leur milieu d'origine, d'être au courant des métiers et des formations et d'entrer en relation avec les entreprises.

Vous savez que j'installerai cette année, pour la première fois, au ministère de l'éducation nationale, un conseil emploi-entreprise, où les entreprises pourront définir avec nous une meilleure offre de formation pour les élèves. Il n'y a pas là d'idéologie, mais la volonté de résoudre un certain nombre de problèmes.

Le collège unique n'est pas le collège uniforme – nous aurons l'occasion d'en reparler. D'ailleurs, il est très précisément expliqué dans le texte que nous souhaitons développer les activités pédagogiques complémentaires. Je crois à l'autonomie, mais à l'autonomie pédagogique des équipes enseignantes. L'autonomie ne doit pas conduire à rompre avec le cadre national et à accroître les inégalités ; elle doit donner aux pédagogues les libertés pédagogiques. C'est cet acte de confiance qui est au coeur de ce que nous proposons.

De la même façon, s'agissant de la loi Cherpion, à quelques incompréhensions près, nous gardons le dispositif d'initiation aux métiers en alternance, mais seulement pour des élèves de quinze ans. Savez-vous combien d'élèves ont profité d'un dispositif, d'ailleurs préexistant, qui permettait d'être en contrat d'apprentissage dès l'âge de quatorze ans ? À peine quelques centaines !

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