Mais votre projet, et plus particulièrement son article 1er, n'est qu'une succession de grands principes. Aucun moyen ne les accompagne, si ce n'est le transfert de la charge financière sur les collectivités locales, comme c'est le cas pour la réforme des rythmes scolaires.
Il ne suffit pas d'affirmer qu'il faut réduire à moins de 10 % l'écart de maîtrise des compétences en fin de CM2 entre les élèves de l'éducation prioritaire et les autres. Il faut aussi s'en donner les moyens, en envisageant des effectifs moins nombreux dans les classes qui concentrent aujourd'hui toutes les difficultés. De même, ce sont trop souvent les enseignants en début de carrière qui sont envoyés dans ces classes, alors qu'il leur faudrait avoir acquis une expérience professionnelle avant d'y enseigner.
Il ne suffit pas non plus d'avoir programmé 60 000 nouveaux postes dans l'éducation nationale, si l'on ne prévoit pas que leur formation soit en adéquation avec les objectifs de la réforme, notamment en ce qui concerne les zones prioritaires ou l'intégration des enfants handicapés en milieu scolaire normal.