Détruire ce qui a été fait précédemment, là encore, vous le savez faire. Ainsi, vous supprimez le Haut conseil de l'éducation, mais vous le remplacez par deux nouvelles instances. Cette démarche est typique du Gouvernement, qui avait pourtant promis de réduire le nombre de structures dans notre pays.
Autre caractéristique du Gouvernement : la confusion. Vous nous soumettez ce texte alors que votre décret sur les rythmes scolaires vient de sortir, créant la pagaille dans nos territoires, notamment ruraux. Vous avez, de plus, évoqué, il y a quelques jours, la réduction des vacances estivales. Dans ces conditions, les débats ne peuvent vraiment pas être sereins.
Or, deux catégories de personnes se trouvent au coeur de notre discussion : les enfants et les enseignants. Est-il vraiment souhaitable de mettre nos enfants à l'école dès l'âge de deux ans ? J'en doute. Le retour vers le collège unique est-il vraiment ce qu'il y a de mieux alors que nos enfants s'épanouissent dans une professionnalisation de leur cursus pour un meilleur accès à l'emploi ? Encore une fois, je doute de cette orientation.
Vous modifiez la formation des enseignants en créant les écoles supérieures du professorat et de l'éducation. Laissez-nous espérer que la leçon des IUFM aura porté, et que le contenu de cette formation sera moins discutable.
Je voudrais aussi souligner l'importance de la formation permanente, surtout à l'heure où vous insistez, à juste titre, sur un meilleur apprentissage des langues étrangères et un développement de l'enseignement numérique. La formation des maîtres est indispensable si vous voulez y parvenir.
Pour conclure, monsieur le ministre, je vous demande de ne pas tout casser dans la précipitation qui accompagne votre réforme. Nos enfants et nos enseignants méritent que l'on prenne le temps nécessaire afin d'apporter les améliorations indispensables à notre système éducatif, car l'éducation et l'instruction sont les vrais leviers pour le redressement de notre pays. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)