C'est une démarche d'importance qui permet d'enclencher la dynamique de la refondation de l'école. Je dis bien : « enclencher », car il faudra d'autres mesures pour poursuivre cet objectif ambitieux.
Recréer les fondations d'un système scolaire cohérent nécessite de commencer par le début. Vous avez donc raison, monsieur le ministre, de donner la priorité au premier degré, car c'est là que les savoirs fondamentaux doivent être acquis et qu'apparaissent les premières inégalités. Cette approche me paraît donc tout à fait pertinente. Il est plus efficace de prévenir l'échec ou le décrochage scolaires plutôt que d'envisager des dispositifs a posteriori, qui ne sont pas toujours efficaces.
Autre point fondamental : vous valorisez la pédagogie, en misant sur l'acte éducatif et pas seulement sur les structures ou les moyens, même s'il faut donner aux enseignants des moyens à la hauteur de leur mission.
Vous souhaitez donner la priorité à la formation des enseignants grâce aux écoles supérieures du professorat et de l'éducation. Nous ne pouvions pas rester le seul pays où le métier d'enseignant ne s'apprenait plus depuis la mise en oeuvre de la mastérisation par le précédent gouvernement. Ces écoles formeront non seulement les enseignants, mais également toutes les autres professions éducatives, car l'éducation relève de professions diverses et non de la seule école.
Au-delà de la question de la mise en application des rythmes scolaires, nous discutons surtout d'un projet d'avenir pour l'école de la République. Après dix ans d'une politique plutôt insensible aux complexités de la pédagogie, il nous faut apporter des réponses en urgence.