Monsieur le ministre, comment ne pas se réjouir de ce projet de loi sur la refondation de notre école républicaine ? Les objectifs sont clairement définis et recueillent notre approbation. C'est pourquoi, je tiens à vous remercier d'avoir tenu les engagements de notre Président de la République en nous présentant ce texte riche en propositions et surtout riche de nos valeurs et de nos convictions.
Comme le préconisait Jules Ferry, nous devons faire de l'école un lieu d'intégration de tous les enfants de la République. Devant les graves difficultés de notre système éducatif, il ne faut pas n'importe quelle école, mais une école de l'émancipation, de la connaissance, du goût d'apprendre, de la découverte, de l'éveil de la curiosité intellectuelle : ce sont ces trésors de la vie que l'école a vocation à transmettre pour former tous les enfants de la Nation.
On le constate tous les jours sur le terrain, notre école ne remplit plus sa mission première : la réussite éducative de tous les élèves. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 40 % des élèves ne savent ni bien lire ni compter en fin d'école primaire ; 20 % sont en difficulté, contre 15 % il y a dix ans ; 140 000 jeunes sortent chaque année sans diplôme du système éducatif.
L'école de la République ne remplit plus sa mission de justice sociale ; elle est inéquitable. Il est inacceptable que la France soit le pays de la prédestination sociale, où la réussite scolaire est la plus fortement corrélée avec les origines sociales.
À la lumière de ces constats, je ne peux qu'approuver avec force le travail collectif qui a été effectué. L'article 1er, qui définit les objectifs de ce projet de loi, est le fruit d'un travail d'envergure exemplaire, innovant et efficace.
Concernant la réduction à moins de 10 % de l'écart de maîtrise des compétences entre les élèves de l'éducation prioritaire et les élèves hors éducation prioritaire, j'approuve tout particulièrement la nécessité de renforcer « l'effet maître ». Dans ces établissements, il doit y avoir « plus de maîtres que de classes ».
Enfin, je tiens à rappeler que 30 % des postes ont été supprimés entre 2008 et juin 2012. Il est donc urgent d'agir. Sachez, monsieur le ministre, que nous soutenons pleinement votre projet de refondation de l'école de la République.