Intervention de Jacques Bompard

Séance en hémicycle du 12 mars 2013 à 21h30
Refondation de l'école de la république — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Bompard :

Madame la présidente, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur, chers collègues, vous nous parlez de refondation de l'école de la République. Il me paraît que ce texte n'a de refondation que le nom, puisqu'il s'agit essentiellement de créer 60 000 postes d'enseignants en cinq ans. Alors que notre situation budgétaire est catastrophique, vous engagez là une dépense considérable, et surtout durable. Est-ce bien raisonnable ? Ces 60 000 postes supplémentaires alourdiront les comptes publics pendant de longues décennies, alors même que la réalité ne l'imposait absolument pas. En effet, le nombre d'élèves ne cesse de diminuer depuis trente ans. En 2011, la France comptait 550 000 élèves de moins qu'en 1990, mais 35 000 professeurs de plus. Notre besoin n'est donc pas de recruter des professeurs supplémentaires, mais de renforcer l'autorité de ceux-ci et d'assurer la sécurité dans les établissements.

Vous ne dites pas un mot non plus de la ghettoïsation dans les classes. Dans de nombreuses villes, il n'y a plus aucune mixité entre les élèves. Ainsi, à Bollène, on trouve des classes composées à 100 % d'enfants issus de l'immigration. Comment voulez-vous que ces enfants apprennent correctement le français et s'intègrent dans notre société ?

Par ailleurs, alors que la Cour des comptes a alerté le Gouvernement sur la prolifération des agences d'État, conseils et autres comités Théodule qui grèvent les comptes publics, vous supprimez le Haut conseil de l'éducation – très bien ! – mais vous créez immédiatement deux nouvelles instances : le Conseil supérieur des programmes et le Conseil national d'évaluation du système éducatif. En matière de comités Théodule, il est difficile de faire mieux !

Enfin, votre projet suinte l'idéologie collectiviste à chaque ligne. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

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