La volonté de refonder l'école à travers cette loi procède d'une grande illusion sémantique et, surtout, s'accompagne de mesures qui seront bien loin d'améliorer le niveau scolaire des enfants ainsi que la lutte contre le déterminisme social, deux maux constatés depuis une trentaine d'années et non pas une dizaine comme vous le dites si souvent.
Je suis d'accord avec vous, monsieur le ministre, c'est en maternelle et à l'école élémentaire que tout se joue. L'école française a de mauvais résultats, n'assure plus son rôle d'ascenseur social, et vous proposez sa refondation. Bigre !
Voyons quelques mesures.
Les rythmes scolaires ne peuvent pas être tenus pour seuls responsables des échecs scolaires. Dans l'Aveyron, nos résultats nous placent en cinquième position en France. Cela fait dix-huit ans que nous avons la semaine de quatre jours. Les rythmes scolaires sont surtout générateurs d'inégalités territoriales et donc sociales, cela a déjà été dit.
Plus de maîtres que de classes. Je ne suis pas sûr que cette mesure, qui était une vieille antienne du syndicat national des instituteurs et qui est purement idéologique, soit vraiment efficace. Je crains que le pédagogisme ne soit de retour. Au secours, allais-je dire.
Quant aux RASED, dont vous n'expliquez pas ce que vous allez en faire, leur efficacité n'a jamais été évaluée.