…on ne doit toucher à notre école que d'une main tremblante. La première des qualités nécessaires pour mener cette refondation à laquelle nous aspirons tous, c'est bien évidemment l'humilité, parce que de nombreuses personnalités de droite et de gauche, parmi les plus éminentes, ont assumé cette responsabilité ministérielle, et parce que la dernière décennie n'est pas la seule à devoir être vilipendée, ce sont les trois dernières décennies que nous devons considérer avec un regard critique.
La deuxième raison qui me conduit à considérer que cette refondation a peu de chances de rassembler, c'est que le constat lui-même n'est ni partagé ni équitable. Dans l'annexe, nous constatons à trois reprises un règlement de comptes à l'égard de la majorité qui a gouverné au cours de la décennie écoulée. Est-ce uniquement la faute de l'ancienne majorité si nous sommes, relativement au programme de recherche international en matière de lecture scolaire, au même niveau que l'Azerbaïdjan ? Est-ce uniquement la faute de l'ancienne majorité si nous sommes, en ce qui concerne les langues vivantes à la fin de la troisième, les derniers de la classe européenne ? Est-ce uniquement la faute de l'ancienne majorité si nous sommes vingt-septième sur trente-quatre en matière d'équité scolaire ? C'est la faute de l'ensemble de celles et ceux qui ont assumé des responsabilités au cours des trente dernières années. Ce constat aurait au moins pu être partagé ; c'était, me semble-t-il, la première pierre d'une refondation destinée à rassembler. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)