J'ai bien écouté les propos du ministre et, depuis quelques heures, si ce n'est quelques jours, se découvre une véritable contradiction entre l'ambition affichée et la réalité du texte.
Vous avez dit tout à l'heure, monsieur le ministre, que souvent le législateur est à front renversé et qu'il agit dans la précipitation et mené par les préjugés. Que dire de votre décret sur la semaine de quatre jours et demi, qui surgit plusieurs semaines avant la loi ?
Vous nous avez dit qu'il faut, dans le cadre d'une refondation, revenir à l'essentiel, mais vous nous dites dans le même temps que l'histoire de l'école ne se détricote pas et qu'il faut tenir compte de sa chronologie ; or aujourd'hui vous nous proposez de la refonder, soit bel et bien de repartir de zéro. Si vous aviez véritablement l'ambition de le faire, il aurait fallu montrer à la représentation nationale quelle est cette ambition et quels sont les fondements de votre politique.
Mais ce texte de loi est creux, si creux qu'il vous faut un rapport annexé pour le compléter par certaines dispositions dont nous aurons largement le temps de discuter.
Vous n'avez pas voulu reparler de la revalorisation des professeurs, notamment de celle des salaires ; de même, vous n'avez pas voulu remettre les parents au coeur de votre projet, quand vous auriez pu le faire ; vous ne vous êtes pas plus intéressé à l'autonomie des écoles, en confiant un vrai rôle au directeur ainsi qu'à l'ensemble de l'équipe pédagogique. Tel est votre choix. Mais ce faisant, vous renoncez à une vraie refondation, à une vraie politique pour l'école et pour nos enfants.
C'est pourquoi je demande la suppression de l'article 1er.