Intervention de Vincent Peillon

Séance en hémicycle du 12 mars 2013 à 21h30
Refondation de l'école de la république — Article 1er, amendements 70 228 277 324 701 704 707 726 765 887 1106 1124

Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale :

Très brièvement et pour revenir sur un argument que les défenseurs de ces amendements ont employé à de nombreuses reprises. Ils nous font reproche, je le comprends, d'avoir écrit à l'alinéa 7 : « Depuis une dizaine d'années, le pourcentage d'élèves en difficulté face à l'écrit a augmenté… » Mais ils n'ont pas eu la gentillesse de citer, c'est regrettable, l'alinéa précédent où il est écrit que « depuis près de vingt ans, notre école ne progresse plus ». Pourquoi une telle cécité ? Pourquoi ne pas voir que tout ce qui est écrit dans le rapport s'appuie sur des études précises et s'efforce d'être exact par rapport à ce que je continue de croire pouvoir être une cause commune. Nous nous référons aux dix dernières années parce que nous basons nos évaluations sur trois sources : le programme PISA, qui montre que la proportion d'élèves en difficulté est passée de 15 % à 20 % entre 2000 et 2009 ; le rapport PIRLS, qui prouve que les capacités de lecture de textes informatifs ont diminué, chez nos élèves de CM1, de treize points entre 2000 et 2011 ; enfin, les évaluations de la DEPP elle-même, qui établit que le pourcentage d'élèves en difficulté passe de 20 % à 25 % entre 2007 et 2012. Le Gouvernement est donc capable de reconnaître que le problème est plus ancien que la précédente majorité. Mais ce n'est pas en n'étant même pas capables de lire un rapport que vous arriverez à vous disculper... (Protestations sur les bancs du groupe UMP.) Je viens de citer des passages que vous aviez occultés ! Ce n'est pas ainsi que vous vous disculperez des politiques destructrices à l'égard de la jeunesse et de l'école que vous avez menées pendant dix ans et dont toutes les évaluations internationales et nationales montrent que les résultats sont calamiteux ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. – Protestations sur les bancs du groupe UMP.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion