Pourquoi proposons-nous de remplacer les mots : « tous les élèves » par les mots : « chaque élève » ? Parce que, s'il y a eu un mouvement de démocratisation ou de massification de l'enseignement au cours du XXe siècle, l'enjeu est très clairement aujourd'hui celui de la personnalisation : il faut avoir une attention particulière pour chaque élève.
J'ai été très intéressé par les propos que vous avez tenus tout à l'heure, monsieur le ministre. Vous avez dit que, pour nous, élus de droite, les termes « chaque élève » traduisent une vision individualiste. Mais ce n'est pas de l'individualisme, c'est du personnalisme. Nous avons affaire, non pas à des individus interchangeables, mais à des personnes, dont chacune est différente de l'autre. Il faut prendre en compte ce que vous appelez les « déterminismes » – familiaux, ou encore géographiques – qui sont pour nous les spécificités, les caractéristiques de chaque élève, pour ensuite adapter l'enseignement à chacun d'entre eux.
Il y a effectivement un débat de fond sur cette question : lorsque l'on dit « tous les élèves », on évoque une masse anonyme, standardisée, uniforme, qui est faite d'individus. C'est précisément dans cette expression – « tous les élèves » – qu'il y a de l'individualisme : elle désigne des individus qui sont interchangeables, sans différence entre celui-ci et celui-là. Or on sait, et les débats récents l'ont bien montré, combien vous avez du mal, à gauche, à penser la différence. Pour nous, avec la personnalisation de l'enseignement, il s'agit bien de prendre en compte ces différences, de les respecter et de s'appuyer sur elles pour, ensuite, promouvoir une éducation personnalisée.