Il s'agit d'un amendement de l'opposition archaïque face à une majorité progressiste, si j'ai bien compris, monsieur le ministre. (« Très bien ! » sur les bancs du groupe SRC.)
Cet amendement totalement archaïque vise à engager le débat sur le métier d'enseignant.
Depuis le début de notre discussion, nous ne comprenons pas pourquoi la question centrale du statut et du métier des enseignants n'est pas partie prenante de ce projet de loi. Vous nous aviez dit que vous alliez ouvrir le chantier au second semestre. Pourtant, cette question n'y figure pas. Nous ne comprenons pas une telle contradiction.
Nous savons tous que le statut des enseignants date de 1950, que la définition du métier d'enseignant, notamment au collège et au lycée, est essentiellement disciplinaire et qu'elle correspond au métier tel qu'il était exercé dans les années 50, alors qu'il s'agissait de faire face à des élèves qui, sociologiquement, étaient à peu près tous les mêmes.
L'hétérogénéité grandissante des élèves et des classes nous pousse, les uns et les autres, à entrevoir dans nos discours, depuis une quinzaine d'années, des modifications substantielles de l'acte d'enseigner. Il faut donc en tirer les conséquences sur le plan statutaire, en distinguant les heures d'enseignement de la matière d'autres formes d'accompagnement des élèves – pédagogiques, difficultés, orientation. Bref, le métier n'est plus simplement une transmission de savoirs disciplinaires basés sur la discipline en question.