Lorsque la Cour des comptes a analysé les raisons du surcoût de l'enseignement secondaire, elle a mis en lumière au moins trois motifs principaux : le nombre d'heures de cours, supérieur à celui de nos voisins européens dans les collèges et lycées – notre collègue Benoist Apparu l'a évoqué ; la multiplication des options ces dernières années, qui permet d'ailleurs à certains de contourner la carte scolaire ; et en troisième lieu le fait que les enseignants, dont vous avez rappelé très justement, monsieur le ministre, qu'ils sont tenus à dix-huit heures de cours pour les certifiés et à quinze heures pour les agrégés, n'enseignaient qu'une seule matière. Je rappelle que dans plusieurs pays européens, les professeurs sont en capacité d'enseigner deux matières.
Cet amendement vise donc non pas à obliger, mais à inciter à enseigner une seconde matière. Cela permettrait aux enseignants d'évoluer au sein de leur établissement ou de leur académie, voire de se diversifier s'ils désiraient changer de matière ou si celle-ci était en perte d'appétence chez les élèves – ce fut le cas, il y a quelques années, pour l'allemand –, et aussi de renforcer leur capacité de mobilité s'ils souhaitaient changer d'académie, par exemple pour suivre leur conjoint.
J'aurai peut-être droit à un « défavorable » sec, et je le regretterai puisqu'il n'y a pas malice à inciter à s'intéresser à une seconde matière.