Intervention de Vincent Peillon

Séance en hémicycle du 14 mars 2013 à 9h30
Refondation de l'école de la république — Article 1er et rapport annexé, amendement 1319

Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale :

Madame la députée, vous soulevez un sujet essentiel et très ancien dans les débats sur notre école et dans les difficultés rencontrées depuis trois décennies. Cette opposition entre excellence disciplinaire et capacité à transmettre sa connaissance peut paraître étrange à des observateurs un peu extérieurs.

Il ne faut renoncer à rien et se garder des excès. Penser qu'être extrêmement bon dans sa discipline vous assure une compétence professionnelle en est un, qui a causé beaucoup de souffrances chez de jeunes enseignants. L'inverse – faire croire que l'on peut enseigner sans maîtriser son domaine disciplinaire – est tout aussi excessif.

Nous essayons de tenir les deux bouts de la chaîne. Nous sommes en train de revoir, mais avec beaucoup de circonspection, les référentiels du métier où l'affirmation de la connaissance disciplinaire doit être présente, mais aussi les concours, par souci de cohérence, et les écoles supérieures du professorat et de l'éducation.

Je voudrais vous assurer de ma totale détermination personnelle à veiller, concours après concours, à cette double exigence : l'excellence disciplinaire qui fonde l'autorité des professeurs et la reconnaissance de leurs compétences ; une entrée progressive et professionnalisante dans le métier qui donne aussi du sens à la reconnaissance et à l'autorité des professeurs.

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