On est effectivement là au coeur du débat. Vous dites que ces écoles seront à l'intérieur du système universitaire, mais en réalité vous les installez à côté.
Cela pose un problème de principe. En effet, comme l'a indiqué fort judicieusement Benoist Apparu, la loi LRU avait la volonté de développer une politique à l'échelle des universités. Or votre texte donne, avec la nomination ministérielle, une supra-légitimité aux directeurs des écoles.
Ce qui m'amène à un argument simplement pratique – et l'on voit que de toute évidence vous ne vous êtes pas penchés sur le fonctionnement concret de notre système universitaire. En effet, le directeur d'école pourra engager un bras de fer avec le, ou éventuellement les présidents d'université. Il se référera, vous pouvez en être certain, à cette légitimité. Il fera valoir qu'il aura été nommé par les deux ministres et dira au président qu'il n'a pas de compte à lui rendre. Dès lors, expliquez-nous comment l'on pourra développer une véritable politique d'ensemble à l'échelle de l'université !
Franchement, je crois que sans vous en rendre compte, vous être en train d'organiser le démantèlement du système universitaire. Tout ce qui a été fait au cours des dernières années va être battu en brèche. Et vous ne vous rendez pas compte non plus que la direction dans laquelle vous vous engagez ne correspond pas du tout aux orientations internationales. Vous voulez redonner du pouvoir au ministre – ce que je comprends venant d'un ministre ! – mais cela ne va pas du tout dans le sens de l'histoire. Je crois qu'il faut combattre une telle orientation. Ce n'est pas de bonne politique.