Intervention de Jean Pisani-Ferry

Réunion du 13 mars 2013 à 18h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Jean Pisani-Ferry :

Économiste, j'ai longtemps travaillé au Centre d'études prospectives et d'informations internationales – CEPII –. J'ai également été conseiller économique auprès du ministre de l'Économie et des finances au début des années 2000 puis président délégué du Conseil d'analyse économique – CAE. Depuis une dizaine d'années, je me consacre à une structure que j'ai contribué à créer à Bruxelles, l'institut Bruegel, centre de recherche et de débat sur les politiques économiques en Europe. Formé à la macro-économie – votre collègue Pierre-Alain Muet fut mon professeur –, j'ai par la suite élargi mes centres d'intérêt et ai notamment travaillé sur le sujet de la gouvernance des finances publiques.

La loi organique relative à la programmation et à la gouvernance des finances publiques et le Haut conseil des finances publiques qu'elle a créé constituent à mes yeux deux innovations majeures qui marqueront la politique économique de notre pays.

La France souffre en effet d'un déficit de résultats mais aussi d'un déficit de crédibilité qui s'est constitué au fil des années. Autant nos prévisions de court terme sont souvent de bonne qualité, autant la programmation à moyen terme de nos finances publiques laisse à désirer. Depuis qu'elle a été instituée en 1999, cette programmation s'apparente plutôt à une litanie de promesses non tenues. Ce déficit de crédibilité amoindrit notre autorité auprès de nos partenaires dans la discussion des orientations de la politique économique en Europe. Il a également un coût potentiel vis-à-vis des marchés, qui ne se fait certes pas sentir actuellement puisque notre pays continue d'emprunter dans de très bonnes conditions, mais n'est pas exclu dans l'avenir.

Le dispositif mis en place est assez étranger à notre culture. Nous sommes en effet davantage habitués à la pratique de la décision discrétionnaire qu'à l'édiction de règles dont le suivi est ensuite dévolu à une instance indépendante. Mais je suis convaincu que de la voie ouverte, il pourra être fait bon usage pour améliorer la politique budgétaire de notre pays.

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