Intervention de Philippe Gomes

Séance en hémicycle du 14 mars 2013 à 21h30
Refondation de l'école de la république — Article 1er et rapport annexé, amendements 1534 1535 1537 1536 1533

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gomes :

Je soutiens la série des amendements qui ont été soutenus par notre collègue.

Puisqu'il s'agit de votre baroud d'honneur, monsieur Le Fur, vous qui avez défendu votre engagement en faveur des langues régionales avec beaucoup de talent, d'énergie, d'enthousiasme et de foi auprès de cet ensemble profane – hélas – de députés, je souhaite expliquer pourquoi je soutiens vos amendements.

La Nouvelle-Calédonie est l'espace le plus riche en langues régionales, puisque vingt-huit langues différentes sont aujourd'hui parlées par 70 000 habitants : il s'agit des Kanaks, peuple originel du pays, peuple vieux de 3 000 ans, qui était déjà là lorsque la France a pris possession de ce territoire il y a un peu plus de 150 ans.

Sur ces vingt-huit langues, quatre sont susceptibles aujourd'hui d'être présentées au baccalauréat, ce qui est une très bonne chose. Il faut en codifier encore beaucoup d'autres. Ce travail est important dans la mesure où certaines de ces langues ne sont plus parlées que par quelques dizaines ou quelques centaines de locuteurs.

Historiquement, ces langues ont été niées pendant un certain temps – comme cela fut le cas également en France métropolitaine –, peut-être parce qu'elles contribuaient à fragiliser l'édification de la nation. Aujourd'hui, nous vivons une nouvelle étape dans laquelle l'identité de chacun peut être reconnue sans pour autant nier l'appartenance des uns et des autres à l'ensemble qui constitue la nation.

Le préambule de l'accord de Nouméa, signé en 1998 sous l'autorité de Lionel Jospin, alors Premier ministre, tant par les partis indépendantistes que non-indépendantistes, a reconnu que les langues kanakes avaient été niées dans leur existence même, et qu'une part de la reconnaissance de ce peuple originel passait par la reconnaissance de ses langues.

À ce titre, je considère comme relevant de ma responsabilité de porter aujourd'hui la voix de la Nouvelle-Calédonie au sein de l'Assemblée nationale dans le cadre de la défense des langues régionales. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

(Les amendements nos 1534 , 1535 , 1537 , 1536 et 1533 , successivement mis aux voix, ne sont pas adoptés.)

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