Intervention de Annie Genevard

Séance en hémicycle du 15 mars 2013 à 15h00
Refondation de l'école de la république — Article 6, amendements 398 811

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

Je retire cet amendement. Si vous le permettez, monsieur le président, je souhaite saisir l'occasion qui m'est offerte pour évoquer quelques points avec les membres du Gouvernement.

Madame la ministre de la culture, l'enjeu auquel nous sommes confrontés consiste, en matière d'éducation artistique et culturelle, à réussir la généralisation et à réussir le déploiement territorial. J'ai déjà eu l'occasion de préciser qu'au sein du conseil des collectivités territoriales à la culture il nous manquait un élément de visibilité sur ce qui se passe dans les territoires ruraux, puisque les statistiques ne prennent pas en compte les collectivités de moins de 10 000 habitants. On ne sait pas produire d'éléments d'analyse sur les politiques culturelles conduites par les communes de moins de 10 000 habitants. Or ce sont précisément elles qui représentent la ruralité.

Je souhaite à ce stade dissiper une idée reçue selon laquelle, étant donné la concentration des équipements culturels dans le secteur urbain, pour des raisons évidentes que nul ne conteste, on pourrait être amené à considérer que le reste du territoire est constitué de « terres blanches ». Or moi qui suis entrée dans la vie publique par la culture, moi qui ai conduit, dans le territoire dont j'ai la responsabilité, des politiques culturelles déterminées, je puis vous assurer qu'il s'y passe beaucoup de choses. Seulement, madame la ministre, vous n'en avez pas trace au ministère, car il n'existe pas d'outils pour évaluer ces politiques. D'où la nécessité de réaliser, dans les régions et sous l'égide de l'État, une analyse de ce qui s'y fait.

Nous ne sommes qu'au début du processus de généralisation de l'éducation artistique et culturelle. Quand nous examinons les chiffres, ils sont effrayants : l'éducation artistique et culturelle ne touche vraiment que très peu d'enfants. C'était ma première remarque.

Ensuite, nous pouvons être animés des meilleures intentions du monde, la réalité nous rattrape. Je vais vous faire de la peine, monsieur le ministre, vous qui prônez l'accès à la culture pour tous, mais j'ai lu dans la presse de ma région, ce matin, un article sur l'accès à la culture en péril à Pierrefontaine-les-Varans : « Les équipes éducatives des collèges Louis-Pergaud et Henri-Fertet s'inquiètent à l'annonce de la suppression d'un poste de professeur documentaliste à la rentrée prochaine. Alors que les réformes prévues avancent l'argument d'une ouverture culturelle plus importante, cette décision leur semble complètement contraire à ces principes. Cela semble être une nécessité absolue qu'il soit en mesure d'offrir un service public culturel minimum à tous, de manière équitable. Pourquoi ne pas mettre l'accent sur les zones qui en ont vraiment besoin ? Les équipes enseignantes envisagent d'autres actions. »

Il y a les discours et il y a la réalité, qui se rappelle à nous en permanence. En matière culturelle, soyons vigilants dans tous les territoires.

(L'amendement n° 398 est retiré.)

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