Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 20 février 2013 à 16h15
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Yves le Drian, ministre de la défense :

Le ministre des affaires étrangères vient de le rappeler en séance publique : de la Guinée-Bissau au Soudan s'étend une vaste zone de non-droit, où divers trafics – armes, otages, drogue – sévissent. Les militants fondamentalistes y sont actifs et plusieurs groupes terroristes y interviennent. Cette situation n'est pas propre au Mali.

Tout laisse à penser que la prise d'otages a été réalisée par Boko Haram, secte salafiste qui lutte contre toutes les formes d'influence occidentale, et qui est apparue au Nigeria en 2002. L'action s'est déroulée dans le nord du Cameroun, aux confins du Tchad et du Nigeria, où les otages ont probablement été emmenés.

Les terroristes de Boko Haram avaient déjà procédé à plusieurs enlèvements dans le nord du Nigeria : celui de l'industriel français Francis Colomb, à la fin du mois de décembre, celui de sept employés étrangers d'une société de construction libanaise, pas plus tard que dimanche dernier. C'est cependant la première fois – nous franchissons un degré supplémentaire dans l'horreur – qu'ils prennent des enfants en otage. Le ministre des affaires étrangères suit le dossier et a pris contact avec les autorités nigériennes et camerounaises.

À ce stade et en l'absence de revendication, nous ne sommes pas en mesure de dire s'il existe un lien entre la prise d'otages et notre intervention au Mali.

Quoi qu'il en soit, cet événement très grave nous conforte dans l'action que nous avons entreprise. Le laisser-faire eût été coupable. Nous ne pourrons lutter sérieusement contre le terrorisme dans la région que si nous allons jusqu'au bout de notre opération au Mali. Il convient cependant d'élargir dès à présent notre réflexion au-delà du Mali.

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