Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 20 février 2013 à 16h15
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Yves le Drian, ministre de la défense :

Monsieur Pueyo, les Britanniques ont été les premiers à nous appuyer, avec l'avion de transport C-17. Ils participent à la mission EUTM et aux opérations de renseignement, grâce à leur avion de surveillance Sentinel, actuellement très utile.

Dans la panoplie des actions européennes, les dispositifs de formation EUTM peuvent être complétés par les missions EUCAP qui visent à former les forces de gendarmerie et de police. Une fois que EUTM Mali sera bien en place, un dispositif de ce type doit être envisagé, afin de restaurer au Mali les fonctions régaliennes de l'État.

La coopération décentralisée est évidemment utile. Le 19 mars, le ministre délégué chargé du développement, Pascal Canfin, réunira à Lyon toutes les collectivités territoriales ayant des liens avec le Mali. Chaque commune malienne ayant une relation – voire deux – avec des villes françaises, ces liens compléteraient utilement l'action de développement qui pourrait être engagée par l'Union européenne à l'initiative de la France. La coordination évitera également que les élus ne prennent le risque d'aller par eux-mêmes sur le terrain ; une mission commune dûment sécurisée serait préférable.

Monsieur Guilloteau, ce ne sont pas les Touaregs, mais les fondamentalistes qui partent vers le Sud de la Libye. Ce mouvement représente, en effet, un vrai risque : celui d'entraîner des mutations significatives des militants les plus durs, ceux d'AQMI.

S'agissant de la fin des opérations, il n'y a pas de contradiction entre les propos de Laurent Fabius et les miens. Même si l'opération cause des morts, notre entrée dans l'Adrar constitue une bonne nouvelle, car elle nous confronte enfin aux forces des terroristes. Nous les combattrons, et une fois que l'Adrar sera libéré, nous pourrons commencer à alléger notre présence au Mali. À partir de fin mars, si tout se passe bien – et c'était là le sens des propos de Laurent Fabius –, des retours pourront progressivement être envisagés, même à petite échelle. Mais tant que l'opération Adrar n'est pas terminée, je ne me prononce pas.

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