Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 20 février 2013 à 16h15
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Yves le Drian, ministre de la défense :

Monsieur Rihan Cypel, comme l'a montré la première réunion des ministres de la défense de l'Union européenne depuis le début de l'intervention – et comme le montrera sûrement celle des ministres de la défense de l'OTAN, qui se tiendra demain –, le soutien et l'estime de nos alliés nous sont acquis. La France est respectée et ses forces armées, saluées pour leur action. En matière de soutien militaire, tout est en place pour assurer ensemble la formation de l'armée malienne. Ce sont d'ailleurs les Allemands qui fourniront le deuxième contingent de militaires dans la mission EUTM, le plafond voté par le Bundestag s'élevant à 180 hommes.

Monsieur Voisin, il est normal que le ministre de la défense informe l'Assemblée chaque semaine durant cette période d'opérations militaires. Nous ne partageons pas vos craintes concernant la région de Tombouctou ; c'est plutôt à Bourem et à Gao que les terroristes pourraient tenter de se fondre dans le paysage. Mais la population de ces villes est une véritable alliée des forces françaises, et nous fournit les renseignements qui nous permettent de repérer les caches des terroristes. Enfin, je ne dispose d'aucune information sur l'argent qui aurait été antérieurement versé au Mali pour la libération des otages français.

Monsieur Maggi, je ne répondrai pas à votre question, car il s'agit d'informations très confidentielles. Notez simplement qu'il n'existe pas forcément de lien entre notre intervention au Mali et la prise d'otages. Boko Haram en avait fait avant, il en fait pendant, et il en fera après cette opération ; ces comportements relèvent d'une volonté et d'une logique de guerre asymétrique propre au terrorisme. Nos concitoyens dans ce secteur doivent rester vigilants, et il serait judicieux d'élargir la zone à éviter, même si l'aventurisme des victimes n'excuse pas l'horreur de l'acte. En tout état de cause, ne rien faire ne constitue pas la solution. Ce que l'on découvre au Mali – les caches, le matériel – montre qu'une véritable industrie avait été mise sur pied ; si nous n'étions pas intervenus, des attentats auraient sûrement été commis en France.

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