Intervention de Barbara Pompili

Séance en hémicycle du 15 mars 2013 à 21h30
Refondation de l'école de la république — Après l'article 29, amendement 1088

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBarbara Pompili :

Je précise que je m'exprime en tant que mère, car on m'a accusée de vouloir supprimer les mères ! Où va-t-on ? Nous sommes – pardonnez-moi cette expression – en plein délire !

L'école maternelle renvoie à une vision datée et périmée de l'école, qui relèverait des mères et serait la prolongation de l'éducation familiale ! Or c'est exactement l'inverse !

Il ne s'agit pas d'un jardin d'enfants préscolaire, mais d'une véritable école, essentielle dans l'éducation des enfants. C'est pourquoi nous essayons ici d'améliorer son rôle.

Cette école est fondatrice de la scolarité, raison pour laquelle nous souhaitons l'appeler « école première » ou « première école », car chronologiquement elle est la première des écoles.

Elle est également premièrement une école. Le terme « maternelle » est faux, car l'entrée à l'école maternelle se situe exactement à l'opposé : elle constitue très souvent l'expérience de la première séparation d'avec les parents et le milieu familial, notamment pour ceux qui n'ont pas connu la crèche ou les assistantes maternelles.

De plus, ce sont les milieux défavorisés qui le plus souvent n'ont pas accès aux crèches, ni les moyens de recruter des nounous. L'école maternelle est donc la première expérience de vie collective. Les études montrent d'ailleurs qu'elle est essentielle pour la réussite des enfants et leur socialisation, surtout pour ceux qui ont le capital culturel le plus faible.

C'est donc une mission essentielle dans la construction d'une société démocratique. L'école maternelle y contribue car elle garantit l'égalité du droit à l'éducation de tous les enfants.

Oui, cet amendement est symbolique. Mais c'est un symbole fort : c'est pour cela que nous le soutenons.

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