Intervention de Geneviève Fioraso

Séance en hémicycle du 15 mars 2013 à 21h30
Refondation de l'école de la république — Article 51, amendement 1375

Geneviève Fioraso, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche :

Nous avons déjà évoqué la question de l'orientation. Nous menons sur ce sujet un travail en commun entre le ministère de l'éducation nationale et le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche pour créer un continuum entre le lycée et l'enseignement post-baccalauréat.

Le ministère a réalisé une enquête au moment de l'admission post-bac. Plus de 75 % des lycéens et de leurs familles – sur un très large échantillon – demandaient à être informés sur les métiers dès le lycée, par de véritables professionnels. Ils demandaient également à être éclairés sur ce que l'on attendrait d'eux après le baccalauréat, parce qu'il existe jusqu'à présent une rupture entre la vie, les attentes et les prérequis du lycée et ce que l'on attend des étudiants par la suite. Enfin, ils demandaient un contact direct avec les enseignants du supérieur et les acteurs économiques. C'est pourquoi l'orientation doit être anticipée bien avant les écoles supérieures du professorat et de l'enseignement, même si la sensibilisation à l'orientation, comme vient de le dire très justement le rapporteur, doit être poursuivie au sein de ces écoles.

Je suis d'accord avec l'avis exprimé par le rapporteur sur l'amendement n° 1375 . En revanche, s'agissant de l'amendement n° 108 présenté par M. Hetzel, si nous approuvons le fait que l'ouverture au monde de l'entreprise est importante – elle est d'ailleurs précisée dans les référentiels métiers qui fondent la construction des maquettes destinées aux futurs enseignants –, cette question n'est pas de nature législative. Nous laissons justement aux équipes des différents sites, dans le cadre d'une relation suivie, l'initiative de préciser le contenu de leurs programmes.

Cela étant, nous sommes très attentifs à ce que ces programmes prennent en compte la dimension entrepreneuriale et la dimension du monde économique. Cette nécessité a été précisée dans le cadre national des formations, qui fera l'objet d'un arrêté évoqué dans l'article 49 que nous avons examiné tout à l'heure. D'ailleurs, ce décloisonnement entre le monde socio-économique et l'université sera privilégié tout au long de l'enseignement supérieur – nous aurons l'occasion d'en parler lors de la discussion d'un prochain projet de loi sur l'enseignement supérieur et la recherche –, notamment en doublant l'alternance. Tout au long des cursus, y compris des cursus disciplinaires qui sont aussi la base de la formation des maîtres, les stages en entreprise et dans le milieu socio-économique seront privilégiés et développés. Nous aurons l'occasion d'en reparler. Nous ne pouvons donc pas souscrire à votre amendement, monsieur Hetzel, même si nous en partageons tout à fait l'esprit.

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