Intervention de Marc Dolez

Séance en hémicycle du 26 mars 2013 à 15h00
Élection des conseillers départementaux des conseillers municipaux et des délégués communautaires et modification du calendrier électoral — Discussion générale commune

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Dolez :

Voilà qui devrait inciter le Gouvernement à revoir sa copie, d'autant que ces critiques et ces inquiétudes sont partagées par cinq des six groupes de l'Assemblée nationale.

Au mois d'octobre, lors de la conclusion des États généraux de la décentralisation organisés par le Sénat, le Président de la République a appelé de ces voeux la conclusion d'un pacte de confiance entre l'État et les collectivités locales. Je vous le dis comme je le pense, monsieur le ministre : il ne peut y avoir de pacte de confiance avec une réforme d'un mode de scrutin si peu consensuelle.

Aussi le groupe GDR souhaite-t-il que cette deuxième lecture puisse dégager les voies et moyens permettant d'atteindre cet objectif, en conjuguant les trois paramètres auxquels nous sommes tous attachés : le respect de la parité ; la garantie du pluralisme ; l'exigence de la proximité et du respect des territoires.

J'ai eu l'occasion de m'exprimer longuement sur ce point en première lecture, aussi n'y reviendrai-je pas. Des trois critères, seul le respect de la parité est garanti par cette proposition de scrutin binominal.

Pourtant, l'exercice est possible : il suffit de s'inspirer des autres modes de scrutin utilisés pour les élections municipales ou régionales. Ceux-ci intègrent, je me permets de l'indiquer, au moins une part de proportionnelle. Nous reprendrons dans nos amendements les propositions que nous avions formulées en première lecture.

L'autre point qui avait justifié notre opposition au texte en première lecture est la désignation des délégués des communes à l'intercommunalité. J'avais expliqué que l'appellation même de « conseillers intercommunaux » induisait un changement de statut et laissait entrevoir, avec une élection au suffrage universel non différenciée cette fois, mais peut-être différenciée à partir de 2020, l'émergence d'une nouvelle collectivité territoriale.

Cette crainte – que nous sommes, semble-t-il, seuls à partager – est renforcée par l'avant-projet de loi sur la décentralisation. La volonté d'une intégration communautaire à marche forcée s'y fait jour, notamment au travers d'une disposition visant à transférer à l'intercommunalité l'élaboration des plans locaux d'urbanisme. Voilà, avec le fléchage, les signes d'une évolution qui fera à terme de l'intercommunalité un nouveau niveau de collectivité territoriale. Nous y sommes opposés car nous y voyons la mort programmée des communes.

Nous restons bien sûr dans un état d'esprit constructif, monsieur le ministre. Nous espérons, sans trop nous faire d'illusions, que ce débat de deuxième lecture permettra d'avancer sur les deux points « durs » du texte. Si tel ne devait pas être le cas, nous serions obligés – vous le comprendrez – de confirmer notre opposition à ce projet de loi.

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