La majorité de M. Benyamin Netanyahou est sortie fragilisée des élections qui viennent d'avoir lieu en Israël, au point que le gouvernement n'est toujours pas formé. Le bruit court que Mme Tzipi Livni se verrait attribuer un portefeuille incluant la reprise des négociations avec les Palestiniens et qu'un ancien dirigeant du Shin Bet très critique à l'égard de la politique du « tout sécuritaire » pourrait participer à l'exécutif. Ce sont là des signes intéressants. Du côté palestinien, nos correspondants sur place nous disent leur désespoir : la souveraineté palestinienne en Cisjordanie est très contestée – sait-on qu'il faut l'autorisation des autorités israéliennes pour construire une route ? -, et la vente des produits agricoles des colonies à l'étranger pose problème. S'agissant des colonies, j'ai eu l'heureuse surprise d'entendre la représentante de l'Union européenne hausser le ton sur l'exigence de deux États, en soulignant le risque que la colonisation faisait courir à cette perspective. Cependant, 17 membres du Conseil législatif palestinien sont toujours prisonniers d'Israël, ce qui empêche le Conseil de travailler. Sont aussi détenus par Israël de 1 700 à 1 800 Palestiniens, dont des enfants, en violation de la Convention de Genève.
Bien que des membres importants du personnel politique américain aient changé, les Palestiniens, sachant que Benyamin Netanyahou a au Congrès la majorité qu'il n'a plus à la Knesset, n'attendent plus rien de la politique de l'administration Obama à l'égard d'Israël. Ils ne comptent plus que sur l'Union européenne et particulièrement sur la France pour faire bouger les lignes. Monsieur le ministre, comment espérez-vous le faire dans ce contexte ?