Intervention de Michel Sapin

Séance en hémicycle du 12 septembre 2012 à 15h00
Création des emplois d'avenir — Article 1er, amendement 188

Michel Sapin, ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social :

Je suis très heureux d'apporter quelques éléments de réponse au président Accoyer, qui nous fait l'honneur de participer à notre débat et pour lequel j'ai beaucoup de respect. J'aimerais vraiment réussir à lui faire partager ma conviction : il ne s'agit pas d'aider une association ou une entreprise, mais d'aider les jeunes ! (« Bien sûr ! » sur les bancs du groupe SRC.) En effet, alors même qu'il existe, à côté de chez eux, des entreprises privées disposées à les accueillir, certains jeunes ne parviennent pas à entrer dans la vie active, simplement parce qu'ils sont trop en dehors de l'emploi. Ne vous mettez pas en tête que nous avons l'intention de créer une concurrence déloyale entre les uns et les autres, mes chers collègues, ce n'est pas ce que nous voulons et ce n'est pas non plus ce que ressentent les associations, les collectivités locales, le secteur de l'économie sociale et solidaire, ou les entreprises elles-mêmes.

Les associations et les grands organismes d'éducation populaire pensaient, au départ, que nous allions leur apporter des aides afin de leur permettre d'embaucher les jeunes dont ils avaient besoin. Maintenant que nous leur avons expliqué le fonctionnement des emplois d'avenir, les associations ont bien compris que c'est aux jeunes que nous apportons une aide, et que c'est à elles de faire un effort pour permettre aux jeunes d'entrer dans la vie active.

Vous avez évoqué certaines activités se trouvant à la frontière entre le secteur non marchand et le secteur marchand, notamment l'entretien d'espaces verts. On pourrait également parler de l'aide aux personnes, même si ce domaine nécessite une certaine qualification et un encadrement rigoureux, car c'est l'un des métiers les plus délicats et difficiles que l'on puisse imaginer. Je rappelle que nous avons justement ouvert une exception pour permettre à certaines entreprises du secteur privé de pouvoir bénéficier du système des emplois d'avenir, sans en être empêchées par une simple différence de statut juridique.

Le schéma de base de notre dispositif consiste en une aide aux jeunes. Avec les souplesses que nous avons introduites dans le dispositif initial, les craintes qui sont aujourd'hui les vôtres et que vous avez exprimées avec conviction n'ont pas lieu d'être. J'espère vous en avoir persuadé, monsieur le président Accoyer.

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