Intervention de Jacques Bompard

Séance en hémicycle du 12 septembre 2012 à 15h00
Création des emplois d'avenir — Article 1er, amendements 6 105

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Bompard :

La lutte contre chômage des jeunes issus des quartiers difficiles n'est qu'un élément d'un problème bien plus vaste, qui ne date pas d'hier et dont on se refuse à analyser l'ensemble des causes, garantissant ainsi l'échec des solutions proposées.

Pourquoi des quartiers deviennent-ils difficiles, voire des zones où la République a disparu ? Pourquoi le chômage des jeunes, de tous les jeunes, mais aussi des moins jeunes, se développe-t-il d'une manière dramatique, alors que bien des demandes d'emploi ne trouvent pas preneur ? Pourquoi le traitement social du chômage a-t-il depuis longtemps remplacé le droit au travail, deuxième des droits républicains, après la sécurité ? Pourquoi le communautarisme est-il en train d'annihiler les principes républicains ? Tous ces problèmes fondamentaux de la société française sont récusés, alors qu'ils sont la cause fondamentale du chômage.

Le projet de loi dont nous discutons aujourd'hui procède des bonnes intentions habituelles des gouvernements qui se succèdent, et ceci sans effets durables. Notre pays a besoin au contraire d'un traitement de fond. Ce dont la France, ce dont les jeunes ont besoin, c'est de véritables emplois, que seules peuvent fournir des entreprises nombreuses, dynamiques et concurrentielles, des entreprises qui ne soient pas écrasées par la fiscalité la plus lourde du monde et par les réglementations les plus complexes de la terre.

Il faut rétablir dès 2012 le droit au travail tel qu'il avait été conçu à l'origine de la République. Des emplois « aidés » ? Pourquoi pas, mais ouverts à tous, bien sûr, et dans tous les secteurs ; et non un dispositif qui oppose les jeunes chômeurs des cités, auxquels le Gouvernement donne la priorité, à tous les autres.

Aujourd'hui, l'objectif fondamental d'un gouvernement responsable doit être de mettre en place un réel droit au travail, qui crée de la richesse et permette, avec un gâteau plus gros, de distribuer des parts plus importantes. Le travail, quel que soit celui qui le propose et quel que soit celui qui l'accomplit, est plus producteur de richesse que le chômage. Et puis, il faut revenir au bon sens : si tout travail mérite salaire, tout salaire mérite travail.

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