Intervention de Isabelle Le Callennec

Séance en hémicycle du 12 septembre 2012 à 15h00
Création des emplois d'avenir — Article 1er, amendements 6 105

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Le Callennec :

Dire à la fois que les emplois d'avenir s'adressent à tous les jeunes et qu'il existe des zones prioritaires est contradictoire. J'admets parfaitement qu'il existe des zones où le taux de chômage des jeunes est beaucoup plus élevé que dans d'autres, mais ce que nous voulons éviter à tout prix, c'est, d'une part, de faire croire à certains jeunes qu'il vont être éligibles à ces emplois alors que ce n'est pas le cas et, d'autre part, de compliquer la vie, déjà pas si simple, des conseillers de Pôle emploi et des missions locales qui auront à appliquer les textes.

Monsieur le ministre, une étude d'impact a été réalisée ; la DARES parle de 470 000 jeunes, et je suppose que l'on peut comptabiliser pour les ZUS les jeunes concernés à un instant t, données auxquelles il convient d'ajouter celles des territoires d'outre-mer.

Si nous disposons, à l'échelle nationale, du taux de chômage des jeunes, il n'existe pas, d'après mes renseignements, de données sur le taux de chômage des jeunes par zone d'emploi. Les données dont nous disposons pour les zones d'emploi concernent la proportion de jeunes susceptibles de travailler.

Soyons donc très précis : nous voulons absolument éviter de faire croire que ce projet s'adresse à tous, alors qu'il ne concerne que 150 000 jeunes beaucoup plus en difficulté que les autres. Votre choix peut être légitime, nous demandons simplement que vous l'exprimiez clairement.

La territorialisation ne nous paraît pas pertinente, et mon amendement propose que l'on s'attache plutôt à la situation personnelle du jeune. J'expliquais hier qu'un jeune de dix-sept ans, qui vient de terminer ses études et se présente à la mission locale, est un cas moins difficile qu'un jeune de vingt-deux ans qui galère et n'a pas mis les pieds à Pôle emploi ou dans une mission locale depuis quatre ans. Ce dernier a en effet besoin d'être accompagné et aidé, qu'on lui offre une vraie formation et des perspectives, ce qui requiert du temps – et nous sommes d'accord sur le fait que cela peut en effet prendre trois ans. Je suggère donc de prendre plutôt en compte la durée d'inactivité totale qu'a connue le jeune, sachant qu'elle pourrait être fixée à six mois pour être déterminante.

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