Intervention de Michel Sapin

Séance en hémicycle du 12 septembre 2012 à 15h00
Création des emplois d'avenir — Article 1er, amendements 6 105

Michel Sapin, ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social :

Je ne fais pas cette remarque pour être désagréable, monsieur Lamour. Je constate simplement qu'il y a 500 000 jeunes dans cette situation, et je pense que nous pouvons être d'accord sur ce point.

Donc, vous me dites qu'en fixant à 150 000 le nombre de contrats d'avenir, il restera des jeunes sur le bord de la route. Je vous donne les chiffres : les emplois aidés sont au nombre de 390 000, soit 340 000 plus 50 000 outre-mer, et il y a 3 millions de chômeurs. Il en restera effectivement beaucoup en dehors de ces dispositifs ! Car nous ne réglerons pas tous les problèmes par le seul biais des emplois aidés. Et vous êtes les premiers à le dire !

Notre priorité est de créer 150 000 contrats d'avenir. Le jour où, sur ces 500 000 jeunes exclus, il y en aura 150 000 de moins parce qu'ils auront trouvé leur place dans la société, un équilibre et des perspectives d'avenir, cela changera profondément l'atmosphère dans les quartiers ou dans les zones considérées.

Certes, tout le monde ne pourra pas en bénéficier. Ou alors, accordez-nous les crédits qui nous permettraient d'aller jusqu'à 500 000 ! Mais je ne vous le demande pas car ce ne serait pas de bonne politique. Ce serait une politique massive, qui voudrait toucher absolument tout le monde. Or ce n'est pas possible, que ce soit pour des raisons budgétaires ou pour des raisons de principe. Il faut des exemples, des cursus, des vie qui s'insèrent dans cette société. Au fond, si un jeune réussit grâce à un emploi d'avenir et s'il arrive à entraîner avec lui dans la réussite quelqu'un qui est en dehors de l'emploi d'avenir, tant mieux ! Nous aurons progressé, nous aurons réussi ! Tel est l'objectif du système que nous proposons.

Je ne reviendrai pas sur le thème « exclusion, pas d'exclusion », « priorité pas priorité », car je pense que nous sommes allés jusqu'au bout du raisonnement, au bout des arguments. D'une manière ou d'une autre, chers collègues de l'opposition, vous serez les acteurs de la mise en oeuvre de ces emplois d'avenir, et ce sera à vous de faire en sorte d'être les plus justes et les plus efficaces pour permettre à ces jeunes de retrouver un avenir.

(L'amendement n° 6 n'est pas adopté.)

(L'amendement n° 105 n'est pas adopté.)

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