Intervention de Michel Sapin

Séance en hémicycle du 12 septembre 2012 à 15h00
Création des emplois d'avenir — Article 1er, amendement 255

Michel Sapin, ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social :

Il est vrai que je n'ai pas répondu à la question qui m'a été posée, mais ce n'était pas pour essayer de dissimuler quoi que ce soit.

Nous allons aborder ce sujet lors de la discussion budgétaire. Je vais donc vous répondre par avance, en m'appuyant sur un budget que, par définition, je ne connais pas puisqu'il n'est pas encore adopté. Il ne le sera que le 28 septembre en conseil des ministres.

Cependant, je crois pouvoir dire quelques petites choses. (« Ah ! » sur les bancs du groupe UMP.) Le financement des 100 000 emplois d'avenir sera assuré. Je vous ai même indiqué dans la discussion générale que si les choses allaient plus vite que ce que nous avons prévu aujourd'hui, s'il y avait une montée en puissance rapide, ce ne serait pas un obstacle car nous aurions les moyens budgétaires nécessaires.

Ensuite, les 390 000 emplois aidés prévus au budget de 2012 seront reconduits l'année prochaine, mais dans d'autres conditions. Il y aura deux différences.

Première différence, on n'utilisera pas les deux tiers des emplois dès le début de l'année, pour essayer d'inverser la courbe du chômage. On les utilisera tout au long de l'année. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Cela évitera de revoir ce qui s'est passé… Et cela évitera de retomber dans la situation que vous remarquez sur vos territoires : tout à coup, on constate que, dans la seconde moitié de l'année, il y a moins d'emplois à distribuer que dans la première. Bien sûr, puisque les deux tiers ont été ponctionnés pour des raisons que je ne comprends pas du point de vue de la géographie sociale, mais que je peux comprendre pour d'autres raisons… (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Nous avons même rajouté 80 000 emplois aidés pour essayer d'éviter qu'il y ait un trou trop important dans la deuxième moitié de l'année. Ce ne sera pas comme cela l'année prochaine !

Deuxième différence, la durée moyenne des contrats sera plus longue. Certains nous disent que les CAE et les emplois d'avenir, c'est la même chose. Non ! les emplois d'avenir, c'est pour trois ans. Les CAE, en moyenne, au cours des dernières années, c'était pour six mois. Croyez-vous qu'en six mois on puisse sortir un jeune en grande difficulté de la situation dans laquelle il se trouve ? Il faut plutôt s'inscrire dans une durée de trois ans.

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