Vous l'avez rappelé, Madame la ministre, l'agroalimentaire constitue un point fort du commerce extérieur français. Et vous l'avez dit aussi, les échanges intra-communautaires restent prépondérants dans ce commerce. Or, on constate que la concurrence intra-européenne est devenue très rude dans l'agroalimentaire. On peut même parler d'une guerre commerciale avec l'Allemagne, où certains utilisent abusivement la « directive Bolkenstein » ; dans les abattoirs allemands, les salariés venus d'Europe de l'Est sont payés 4 à 7 euros de l'heure, quand on en est à 20 euros de l'heure en France charges comprises. Et même l'établissement éventuel d'un salaire minimum en Allemagne ne réglera pas tout le problème, car il sera toujours possible de recourir à des salariés venus de l'est.
Deux plaintes ont été déposées par rapport à cette situation, l'une par des industriels français, l'autre, plus récemment, par deux ministres belges. Quelle est la position du Gouvernement sur ces plaintes ? Compte-t-il s'y associer ? Pouvons-nous peser sur les autorités allemandes, afin d'éviter une procédure judiciaire qui durera dix ans, au terme desquels, quel que soit le jugement final, les entreprises françaises concernées auront disparu ?
Par ailleurs, quelle est votre stratégie vis-à-vis de l'ASEAN ? Serait-il possible de s'appuyer sur les Français originaires de ces pays ?