Intervention de Ségolène Neuville

Séance en hémicycle du 2 avril 2013 à 15h00
Sécurisation de l'emploi — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSégolène Neuville, rapporteure de la délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes :

Comment pourraient-elles avoir les moyens de subvenir aux besoins des enfants en occupant des emplois à temps partiel, de surcroît dans les secteurs les moins rémunérés, dans des professions où les qualités considérées comme innées pour les femmes sont censées combler le manque de formation professionnelle ? Je veux parler des qualités « innées » des femmes pour faire le ménage, s'occuper des enfants ou des personnes âgées...

Il est donc grand temps que la loi permette à ces femmes de sortir de la précarité. Ces femmes sont nombreuses à souhaiter suivre une formation professionnelle, et c'est dans ce sens que l'article 2 représente un progrès. Ces femmes sont également nombreuses à souhaiter augmenter leur temps de travail rémunéré, et c'est le sens de l'article 8. L'obligation d'une durée minimum de vingt-quatre heures de travail hebdomadaire est une avancée, ainsi que l'obligation, en cas de dérogation à ces vingt-quatre heures, de regrouper les horaires sur des demi-journées ou des journées, pour permettre à ces femmes d'organiser leur vie et de cumuler avec un autre emploi.

Néanmoins certaines salariées peuvent travailler plus de vingt-quatre heures par semaine et avoir des horaires écartelés qui interdisent une vie sociale normale, entraînent un épuisement physique et mettent en danger la santé. Par exemple, pour faire le ménage dans des bureaux, certaines femmes débutent le travail le matin avant cinq heures pour s'interrompre à huit heures, et reprennent à dix-sept heures trente pour travailler jusqu'à vingt heures trente. Si l'on prend en compte les temps de transport, les enfants qu'il faut conduire à l'école et aller rechercher, le temps pour faire le ménage chez elles, s'occuper du linge et des courses, que reste-t-il à ces femmes, tout cela pour gagner 800 euros par mois ?

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