Oui, c'est du matériel de professionnels. Les armes sont à l'avenant, avec par exemple la présence de lance-roquettes multiples. Il ne s'agit pas d'articles « soldés » : c'est la guerre !
Monsieur Fromion, je ne ferai pas de polémique : notre armée est notre héritage collectif, elle fait partie de la nation.
S'agissant de la frontière avec le Niger, on peut en effet s'interroger sur sa porosité. Des bataillons nigériens ont cependant été déployés là, ainsi qu'entre Gao et Ansongo. Ils sont assez bien équipés et disposent de moyens logistiques. En outre, nous surveillons la frontière à l'aide des drones basés à Niamey. Il reste que « l'autoroute » des trafics passe par là et que l'on a identifié des Libyens parmi les combattants que nous avons neutralisés au nord.
Quant aux élections, nous souhaitons que le Mali ait le plus rapidement possible des responsables politiques légitimes. Le calendrier idéal serait le suivant : finir la libération du territoire avant l'installation de la MINUMA, au mois de juin ; procéder aux élections en juillet ; en parallèle, former l'armée malienne de manière à ce qu'elle puisse, prendre le relais de la MINUMA – et je précise que cette dernière pouvant faire appel à d'autres forces que la MISMA, des pays européens pourront, s'ils le souhaitent, la rejoindre.
En cette période de l'année, le climat est sec et très chaud, ce qui impose une logistique très lourde. Dans la vallée d'Amettetaï, chaque soldat devrait boire dix litres d'eau par jour. La chaleur a un autre inconvénient : les hélicoptères et les avions peuvent transporter moins de personnes et de matériel. Ensuite, ce sera la saison des pluies, qui comporte d'autres inconvénients. Nous avons donc intérêt à terminer les opérations de libération avant le mois de juillet.
Sur les deux zones d'opérations, il resterait quelques centaines de djihadistes ; les djihadistes du Mujao sont plus nombreux que ceux d'AQMI et mieux intégrés dans la population.