Mon rappel au règlement se fonde sur l'article 58, alinéa 1.
J'interviens avec une certaine gravité. Bien que nous soyons au coeur de ce débat, chacun d'entre nous est en contact avec la population de sa circonscription, ou écoute les informations actuellement diffusées. Une crise morale et politique extrêmement grave est en train de monter dans notre pays. Ce mouvement, qui s'amplifie d'heure en heure, est d'une extrême gravité et doit tous nous interpeller, sur tous les bancs. Nous devons bien prendre conscience de ce qui est en train de monter dans le pays.
Il y a quelques heures, le quotidien Le Monde a fait des révélations sur les fichiers d'un consortium d'investigation américain concernant l'évasion fiscale et les paradis fiscaux. Ces révélations sont d'une extrême gravité. On peut ressentir une forme de décalage entre ces informations et le débat que nous avons aujourd'hui, bien que le texte que nous examinons soit important – nous le qualifions les uns et les autres d'historique, même si nous ne mettons pas tous la même signification derrière ce mot.
Nos concitoyens ne comprendraient pas que nous ne prenions pas rapidement à bras le corps les questions qui se posent, et que nous ne débattions pas des mesures nécessaires. Le rejet du discours et de la parole politiques monte très fortement dans ce pays.
Aussi, je vous demande très solennellement, madame la présidente, de saisir le président de l'Assemblée nationale afin qu'il réunisse en urgence la conférence des présidents pour discuter de l'ordre du jour de notre assemblée. Il est indispensable de prendre une décision, pour que le grand débat qui traverse notre pays puisse aussi se tenir dans notre hémicycle.