L'outil n'a de valeur que par la qualité de celui qui s'en sert. La loi de 2008 a créé un outil dont l'objectif était de dédramatiser le débat sur les OGM : la constitution de ce Haut Conseil devait permettre, grâce à la nomination d'un certain nombre de personnes dites responsables, un débat serein. Tel n'a pas été le cas. Le comité économique, éthique et social n'a pas su trouver ses marques : dès la première séance, la désignation du vice-président avait donné le ton. Il n'est donc pas surprenant que nous ayons abouti à des difficultés : ses membres ne sont pas des experts, mais des parties prenantes. Comment apporter une expertise sereine lorsque l'on milite ? Cette ambiance a atteint son paroxysme lors du fauchage de Colmar. Avons-nous encore une chance d'avoir un débat serein dans notre pays ? Les uns et les autres seront-ils un jour capables de s'écouter ? Les propos que viennent de tenir certains de nos collègues le confirment : nous n'avons pas su laisser la place aux essais et à l'expérimentation. Si les études ne sont pas disponibles dans notre pays, c'est tout simplement qu'elles ne sont jamais allées jusqu'au bout en raison des arrachages.