Intervention de Jean-Marie Sermier

Réunion du 2 avril 2013 à 17h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marie Sermier :

Je vous félicite, monsieur Laurent, d'avoir mené à bien ce long rapport associant chercheurs et élus et d'avoir su en vulgariser les conclusions, ce qui n'était pas facile.

La France entretient un lien charnel avec ses territoires, qui résulte sans doute de son histoire, de sa capacité de production et de la nature de ses productions. Au-delà du territoire, c'est le terroir que nos campagnes ont su promouvoir au service de nos concitoyens.

Je suis d'accord pour dire qu'il ne faut pas opposer les uns aux autres, la métropole et l'outremer, les grandes villes et les campagnes, la montagne et le littoral. En revanche, contrairement à M. Calmette, j'estime que les politiques récentes de correction des flux économiques et des frontières politiques ont contribué à la solidarité entre les territoires. C'est le cas des réformes des structures administratives et de la politique de coopération intercommunale mise en oeuvre par les différentes majorités, une grande politique qui porte incontestablement ses fruits. Elle aurait probablement dû s'accompagner d'une réflexion plus poussée sur le millefeuille administratif. Je regrette donc au nom du groupe UMP que le conseiller territorial, dont la création aurait resserré les liens entre le département et la région, n'ait pu être expérimenté.

Vous l'avez dit, le territoire, c'est aussi le marché. De ce point de vue également, les appels à projet m'apparaissent comme une réussite. Avec les pôles d'excellence rurale, un territoire – élus, savoir-faire locaux, enseignement, entreprises – se mobilise et bénéficie tout entier des stratégies mises en oeuvre même si elles sont initialement circonscrites à un domaine précis.

Les zones de revitalisation rurale méritent une attention particulière. Ce zonage inclut une redistribution et destine une aide particulière aux communes concernées, tout comme la politique de la ville dans certains de nos quartiers.

Vous avez insisté sur la nécessité d'une approche dynamique. Dans un domaine en évolution, votre rapport à la ministre et les propositions qu'elle a formulées en Haute-Saône doivent maintenant se traduire par des actions concrètes. Quelle politique de la santé ? Quelle offre de soins dans les territoires les plus déshérités en la matière, dont les zones rurales mais aussi certains quartiers urbains ? Les maisons de santé, qui représentent un véritable progrès, seront-elles maintenues, voire développées ? Quelles infrastructures de communication, si essentielles aux territoires, alors que le schéma national des infrastructures de transport est mis en pièces ? Quelle politique du numérique et des nouvelles technologies, qui sont à la croisée des chemins ? Dans ce domaine, le grand emprunt nous avait permis de procéder à des expérimentations. Demain, c'est de la fibre optique (FTTH) qu'il faudra sans doute équiper l'ensemble des territoires. S'agissant enfin de la fonction agricole de nos territoires, au-delà des circuits courts et des autres effets de mode, l'agriculture productrice ne continue-t-elle pas d'assurer le lien social entre les territoires ruraux et urbains ?

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