Intervention de Gilles Savary

Réunion du 2 avril 2013 à 17h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Savary :

Merci, monsieur Eloi Laurent, pour cet exposé magistral. Dans le vaste territoire rural dont je suis l'élu, j'observe un repeuplement continu – même si, en pourcentage, les équilibres restent les mêmes puisque la France s'urbanise – et je vois des ruraux qui ont désormais la tête en ville, qui aspirent, même lorsqu'il s'agit d'anciens paysans, à un mode de vie leur offrant tous les services dont ils ont besoin. Dès lors, la grande difficulté à laquelle le monde rural est confronté est la distance, qui opère une sélection économique et sociale puisque l'on ne peut pas tout trouver sur place.

En ce qui concerne la réforme des instruments, l'on s'est beaucoup fondé, soit sur des délocalisations, à l'âge d'or de l'aménagement du territoire, soit sur le développement endogène. Ne faudrait-il pas envisager un desserrement des outils urbains au profit des territoires ruraux ? Dans la zone périurbaine autour de Bordeaux, nous ne disposons d'aucun outil approprié permettant de rénover les bourgs-centres. La plupart d'entre eux perdent des logements tandis que l'on pratique l'étalement urbain en périphérie. Nous rencontrons les mêmes difficultés s'agissant de la mise à disposition de centres de formation professionnelle et continue ainsi que des spécialités dans les lycées, que nous perdons en grand nombre. À moindres frais, la formidable richesse de l'environnement de services publics et privés que l'on trouve en ville ne pourrait-elle bénéficier un peu plus aux campagnes, par exemple par la voie contractuelle ? Car ni la péréquation financière ni les gains en budget public obtenus grâce au zonage ne sauraient, surtout dans un contexte budgétaire contraint, suffire à assurer leur développement.

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