Intervention de Valérie Lacroute

Réunion du 2 avril 2013 à 17h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Lacroute :

Monsieur Eloi Laurent, votre méthode, que vous jugez innovante en ce qu'elle associe approche universitaire et regards d'élus, permettrait selon vous de présenter une multiplicité de points de vue. On peut toutefois s'interroger sur le fait qu'aucun chef d'entreprise, aucun commerçant ni artisan, aucun représentant d'une entité économique nationale ni locale ne figure parmi les experts mandatés. Il est assurément innovant de défendre une nouvelle vision du développement des territoires en faisant l'impasse sur les réalités économiques du terrain et la dynamique économique des infrastructures, mais n'est-ce pas quelque peu réducteur ?

Pour autant qu'une lecture rapide permette d'en juger, votre propos reste assez éloigné des préoccupations premières des élus de terrain – je suis maire de Nemours, commune de 13 000 habitants du sud de la Seine-et-Marne –, lesquels craignent une baisse des dotations aux collectivités et les conséquences de la modernisation de l'action publique. Au bout de trente ans de politique de la ville, ils ont vu les zones se superposer ou coexister – ZFU, ZUP, ZUS, zones franches, etc. –, ce qui complique l'évaluation des politiques publiques. Ils sont préoccupés par la réforme du zonage, qui doit permettre de concentrer l'effort sur les territoires le plus en difficulté, tout en harmonisant les zonages légaux et contractuels. Je suis convaincue qu'il faut privilégier le projet de territoire. Je suis très inquiète des disparités qui affectent une partie de la population de ma commune. Le quartier du Mont-Saint-Martin – 5 000 habitants, 1 900 logements –, classé en ZUP, puis aujourd'hui en ZUS, bénéficie d'un contrat ANRU de 90 millions d'euros alors qu'à peine 250 mètres plus loin, le quartier du Beauregard – 1 000 habitants, 389 logements – n'a droit à rien, sauf à des investissements de la ville. Les habitants ne comprennent pas. Ces populations laissées de côté peuvent-elles fonder de véritables espoirs sur la réforme de la géographie prioritaire et l'harmonisation des zonages légaux et contractuels ?

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