Les emplois d'avenir sont une très bonne nouvelle à plusieurs titres. D'abord, pour les établissements, qui verront revenir des étudiants en leur sein. L'une des difficultés à laquelle les établissements ont été confrontés – pour une fois, je ne m'attaquerai pas au précédent gouvernement, mais à l'un des précédents –, fut la suppression des MISE. C'est cette réforme qui a fait le plus de mal à nos collèges et lycées, particulièrement dans les départements les plus en difficulté. Or le projet de loi permet de revenir sur cette réforme, nous le verrons à l'occasion de l'examen des horaires de travail aménagé et allégé par rapport à un contrat de travail – en prenant en compte la réalité de la vie des étudiants, qui doivent pouvoir étudier en même temps qu'ils préparent le concours de professeur.
Bonne nouvelle ensuite, car ce dispositif fournira des contingents de professeurs mieux formés, mieux rodés au métier de professeur. L'un des grands reproches de la suppression de la formation n'était-il pas non seulement l'absence de formation initiale, mais également l'absence de montée en charge progressive des heures de cours pour s'habituer à l'enseignement ?
Bonne nouvelle, enfin, pour la diversité du recrutement, la justice sociale. Car la cohésion de notre société se fait par l'école. Lorsque nous constatons une rupture dans le recrutement, il revient de créer de nouveaux hussards de la République.
Je m'inquiète toutefois, monsieur le ministre de l'éducation nationale, sur le sort des étudiants non boursiers, en situation d'autonomie mais connaissant de grandes difficultés financières. En effet, ils ne sont pas pris en compte par le projet de loi. Il faudra que nous y soyons attentifs.
(M. Claude Bartolone remplace M. Christophe Sirugue au fauteuil de la présidence.)